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Ce document est issue d'une présentation de Jean-Marc Nurdin et de Pierre Lopez au Conseil Économique et Social Régional Bourgogne en Mars 2007.

Introduction

Une association pour le maintien de l’agriculture paysanne (A.M.A.P.) est un partenariat de proximité entre un groupe de consommateurs et une exploitation locale, souvent en zone péri-urbaine, basé sur un système de distribution de « paniers » composés des produits de la ferme. C’est un contrat solidaire, basé sur un engagement financier des consommateurs, qui payent par avance la totalité de leur consommation sur une période définie en fonction du type de production et du lieu géographique.

Ce système fonctionne donc sur le principe de la confiance et de la responsabilisation du consommateur. Une A.M.A.P. est adaptée à tout type de production, et particulièrement à celle des légumes et des fruits.

Principes

Une A.M.A.P. représente :

Pour le paysan :

  • le maintien de l’activité agricole par la garantie de son revenu ;
  • une plus grande sécurité et autonomie financière par l’avance de trésorerie ;
  • l’assurance pour lui d’écouler l’intégralité d’une production maîtrisée ou « planifiée » ;
  • éviter la mévente des aléas du marché traditionnel, et la perte de produits non-calibrés et non esthétiques qu’exclut la grande distribution.

Pour le consommateur :

  • bénéficier d’aliments frais, de saison, souvent biologiques, produits à partir de variétés végétales (ou races animales) de terroir ou anciennes ;
  • un prix équitable pour les deux partenaires, défini conjointement entre les partenaires, (et souvent inférieur au marché).

Une telle association est considérée comme concourant à l’économie solidaire, par le respect des engagements réciproques suivants :

Pour le consommateur :

  • engagement financier à travers l’achat à l’avance, pour une période donnée, d’une partie de la récolte ;
  • engagement économique et moral à travers la solidarité avec l’agriculteur dans les aléas climatiques qui peuvent modifier à la baisse la quantité de produits calculée et planifiée par le producteur ( partage des risques et des bénéfices naturels) ;
  • engagement associatif par sa participation à la vie de la structure (organisation des distributions, participation aux manifestations et animations, implication et initiative, bulletin de liaison, …).

Pour le producteur :

  • engagement technique et économique de fournir des produits de haute qualité gustative et nutritionnelle, environnementale et sociale ;
  • engagement coopératif de s’investir dans la vie du groupe (participer aux assemblées de l’association, information sur son métier et ses produits, mettre en œuvre des productions diversifiées à l’écoute des adhérents, …) ;
  • engagement d’assurer la transparence sur la vie de l’exploitation (situation économique, origine des produits fournis, méthodes de production, visite sur site, délivrance des certifications, …).

Fonctionnement

Le partenariat est assuré par un comité de bénévoles qui participe au fonctionnement de l’A.M.A.P..

Ses rôles sont d’assurer le lien avec le producteur pour la communication et l’information, de rechercher d’autres consommateurs, de prendre les inscriptions et les souscriptions, d’organiser la distribution aux heures et lieux déterminés.

Ils sont liés par un contrat dans lequel l’agriculteur s’engage à fournir aux consommateurs un panier par semaine de produits à un prix équitable défini en toute transparence, tandis que les consommateurs s’engagent en toute connaissance de leur implication (effectuer une permanence à l’accueil de la distribution, rédaction d’un bulletin de liaison et d’information hebdomadaire, s’investir dans des manifestations ou animation …).

Au jour et à l’heure convenue, la distribution de légumes se déroule de la manière suivante :

  • à tour de rôle un adhérent est responsable de la distribution de la semaine ;
  • il aide l’agriculteur-le maraîcher à installer les étals, les cagettes de produits que le fermier a apportées ;
  • il accueille les autres adhérents (contrôle la signature des listes d’émargement, remet un bulletin de liaison contenant aussi des recettes de cuisine, …) 
  • il aide les adhérents à faire leur panier, pèsent certain légumes pour faciliter la distribution ;
  • Le maraîcher s’assure aussi du bon déroulement de la distribution, répond aux diverses questions des consommacteurs, fait le point avec les responsables de l’association, …

Les avantages :

  • un lien direct, sans intermédiaire, s’installe entre le producteur et le consommateur ;
  • le prix du panier est calculé en fonction des coûts de productions et non pas au poids de la marchandise ;
  • l’agriculteur n’est plus dans l’économie de marché et garde une plus grande indépendance par rapport au système de grande distribution. Il peut ainsi se consacrer à la valorisation de son savoir-faire, à la qualité et à la diversité de sa production ;
  • les consommateurs peuvent directement suivre et influencer la production et les variétés ainsi que le mode de culture (souvent biologique ou biodynamique ou agriculture durable) ;
  • favoriser un dialogue social autour de la sécurité alimentaire et du goût ;
  • apprécier les bénéfices environnementaux de légumes qui n’ont pas parcourus des centaines de kilomètres, consommant moins d’énergie de transport et de produits d’emballages, et respectant la biodiversité, protégeant les sols et l’eau, moins polluante et moins énergivore ;
  • mieux gérer le foncier et maintenir des terres fertiles ;
  • améliorer la vie locale en agissant pour l’emploi, par le soutien aux exploitation existantes et l’installation de nouveaux jeunes agriculteurs voire à la reconversion des exploitations en cultures conventionnelle en bio ;
  • instaurer des animations sur la ferme, en favorisant le volet pédagogique sur la nature et l’environnement.

Dans le concept du développement durable, les avantages de l’A.M.A.P. peuvent se résumer ainsi :

  • écologiquement sain ;
  • socialement équitable ;
  • économiquement viable.

Historique

Le concept a émergé dans les années 1960 au Japon. À l’époque, des mères de familles japonaises s’inquiètent de voir l’agriculture s’industrialiser avec un recours massif aux produits chimiques (en 1957, les premières victimes de Minamata, empoisonnées au mercure, sont déclarées). Ces mères fondent alors en 1965 les premiers « Teikei » (« partenariat »). Le principe de fonctionnement est le suivant : en échange de l’achat par souscription de la récolte du paysan, ce dernier s’engage à fournir des aliments cultivés sans produits chimiques. À la même époque en Suisse, des fermes communautaires nommées « food guilds » (ou « association alimentaire ») développent leur propre partenariat avec les consommateurs locaux en leur fournissant chaque semaine des produits frais (légumes, lait, œufs, et fromages).

Aux Etats-Unis en 1985, un fermier de retour de Suisse après avoir étudié les food guilds rencontre alors Robyn Van Hen, une agricultrice bio du Massachusetts. Avec l’aide d’autres producteurs et de consommateurs, ils fondent la première « Communily Supporled Agriculture » à la ferme Indian Une de Robyn. Le concept se répand ensuite rapidement par bouche-à-oreille dans tous les États-Unis, puis gagne le Canada (ASC).

Le principe d’une distribution hebdomadaire de légumes à des réseaux d’adhérents-consommateurs a été introduit en France par les « Jardins de Cocagne » aux débuts des années 1990 (chantiers d’insertion de personnes en difficulté par le maraîchage biologique). Le concept est un système économique à part entière pour le paysan, et autonome, c’est pourquoi les agriculteurs fondateurs l’ont nommé A.M.A.P..

En 2000, on recensait des CSA dans de nombreux pays : plus de 1000 en Amérique du Nord, 100 au Royaume-Uni, et aussi en Australie, Danemark, Pays-Bas, Allemagne, Hongrie, Ghana, Nouvelle-Zélande, … Au Japon, un foyer sur quatre participe à un Teikei (16 millions de personnes en 1993). Aux Etats- Unis, 1500 sont en fonctionnement en 2003.

En février 2004 se tient à Aubagne le premier colloque international des Teikei (Japon), CSA (pays anglophones), A.M.A.P. (France), ASC) (Québec), etc. Un deuxième colloque international se tient ensuite à Palmela (Portugal) en décembre 2005 donnant lieu à la création du réseau international URGENCI qui regroupe ces diverses initiatives.

Les A.M.A.P. en France

En 2000, Denise et Daniel Vuillon, couple de maraîchers du Var à Ollioules, rendirent visite à leur fille en stage d’architecture aux Etats-Unis. En parcourant une rue à Manhattan, Daniel Vuillon aperçut des gens qui s’affairaient autour de gros paniers de légumes sur le parvis d’une petite église. Intrigués, les Vuillon découvrirent alors un groupe de consommateurs d’A.M.A.P./CSA que leur fermier venait de livrer en légumes frais, fraîchement récoltés. Ils rendirent donc visite à ce fermier à une heure de New-York, ils discutèrent de cette expérience, trouvèrent l’idée intéressante et l’étudièrent sur place. Suite à une réunion organisée par ATTAC à Aubagne en février 2001  sur le thème de la « malbouffe », durant laquelle les Vuillon présentèrent le concept des CSA et ses avantages, des consommateurs furent motivés. Trois réunions se sont tenues. Ee 8 avril avait lieu le pique-nique à la ferme qui reste une étape importante dans la création de l’A.M.A.P.. Le 17 avril 2001, le premier panier (sur un total de trente-deux) était livré par « Les Olivades » aux consommateurs d’Aubagne. Cette première distribution s’est déroulée sur un parking mis à disposition par une « amapienne ».

Estimant le contexte favorable au développement de ce type d’initiative, ces maraîchers, membres de la Confédération paysanne du Var, avec d’autres associations, envisagèrent de créer une structure chargée d’accompagner les porteurs de projet A.M.A.P. dans la région.

Alliance Provence (AP) fut alors fondée le 10 mai 2001.

Seize A.M.A.P. sont ainsi créées en 2002, sur demande de consommateurs ou de producteurs, le concept se répandant par bouche-à-oreille aidé par les média. En 2003, les fondateurs d’AP rédigent la charte des A.M.A.P..

Les principes de cette charte sont :

  • la garantie de l’éthique des pratiques agricoles et de l’éthique sociale et citoyenne ;
  • des aliments de bonne qualité gustative, frais, de saison, sans pesticides, sans désherbants, ni engrais chimiques de synthèse ;
  • la dénomination A.M.A.P. et la charte ont été déposées à l’INPI. Des consommateurs qui se rassemblent avec un producteur ne peuvent porter le nom d’A.M.A.P. que s’ils appliquent clairement la Charte et seulement après avoir eu l’accord du réseau.

Alliance de leur région. En 2006, on estime qu’il s’est créé :

  • quatre-vingt A.M.A.P. en PACA ;
  • soixante en Midi Pyrénées ;
  • environ trente en Ile de France ;
  • seize en région Rhône-Alpes (et onze projets) ;
  • vingt-quatre en région Aquitaine (et trois projets) ;

Quelques A.M.A.P. sont nées dans d’autres régions après le premier colloque international tenu à Aubagne en février 2004.

En début 2006, les A.M.A.P. approvisionnent en France environ 24 000 personnes.

Article réalisé en partie grâce à Wikipédia. Ce document est donc tout naturellement sous licence GFDL.